la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
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pièce théâtre trois femmes trois hommes notaire

- Acte 1 notaire pièce trois femmes trois hommes







Un petit village du sud-ouest. L’étude de maître Pierre. Meubles anciens. Un bureau avec le fauteuil directeur du notaire. Deux chaises devant le bureau et quatre entre les deux portes, la première donnant sur l’extérieur, l’autre sur le secrétariat.
Aux murs, quelques tableaux, scènes de chasse et châteaux.

Debout, Florence et Yvonne, des papiers en main.

Yvonne : - Que se passe-t-il, Florence ?
Florence : - Comment avez-vous deviné que j’allais vous poser une question importante ?
Yvonne : - Yvonne ne dit rien mais elle devine tout.
Florence : - Oh !
Yvonne : - Comment oh !...
Florence : - Je voulais dire ah !
Yvonne : - Ah !
Florence : - Bref... Vous savez et il faut que je sache ! Je suis mariée avec votre fils depuis trois ans, professionnellement comme personnellement, vous savez pouvoir compter sur moi, bref, je dois tout savoir désormais. Pourquoi votre mari refuse de lui laisser l’étude ?
Yvonne : - Ah !
Florence : - Comment ah !
Yvonne : - Ah ! Mon fils ! Mon petit trésor !
Florence : - Il a maintenant 38 ans. Il a l’ensemble de ses diplômes. Il a montré ses compétences à Cahors. Madame Yvonne, j’ai le droit de savoir. Je sens comme un secret planer au-dessus de cette maison.
Yvonne : - Ah ! Demandez au seul maître dans cette étude.
Florence : - Je suis sa secrétaire.
Yvonne : - Pas toujours.
Florence, troublée : - Mais quand je ne suis pas sa secrétaire... Il me parle comme à une enfant.
Yvonne : - Ah !
Florence : - Comment ah !
Yvonne : - Je voulais dire hé !
Florence : - Il faut que je sache la vérité. On dirait que votre mari n’aime pas votre fils.
Yvonne, qui fixe sa belle-fille avec surprise : - Ah !
Florence : - Vous voulez dire hé ?
Yvonne : - Bref. Demandez à votre beau-père.
Florence : - Vous savez bien qu’il répond toujours la même chose : « Hé ! Je suis en pleine forme. Votre mari apprend son métier. Hé ! Si j’abandonne l’étude, il en est certains qui n’hésiteront pas à essayer de me pousser dehors de ma fonction de premier adjoint au maire et de représentant au conseil intercommunal. » On dirait qu’il a enregistré un disque et me le repasse à chaque question.
Yvonne : - J’entends la Mercedes de monsieur.
Florence : - Déjà !... Un jour il faudra que je sache tout.
Yvonne : - Ah ma fille ! Si vous pensez être la seule personne qui voudrait tout savoir dans cette vallée de larmes.

Maître Pierre entre, pose sa veste sur le dossier d’une chaise tout en commençant à parler.

Maître Pierre : - L’idiot ! Il m’appelle sur mon portable pour me demander pourquoi je ne l’ai pas informé de ce projet de ligne à Très Haute Tension... J’ai failli lui répondre « je ne suis pas un informateur, monsieur. »
Florence : - Alors vous lui avez conseillé de revendre immédiatement !... Ce qui nous fera une nouvelle commission.
Maître Pierre : - Hé ! Florence ! Que se passe-t-il ici ?
Florence : - Naturellement vous lui avez répondu que la ligne ne se fera pas. Que vous en avez parlé avec votre ami le vénérable et vénal conseiller général.
Maître Pierre : - Exactement. Hé ! Pardi ! C’est la stricte vérité.
Yvonne : - Et bien sûr, personne ne répond que cet idiot se fout de nous, qu’il dit une chose aux opposants à la Haute Tension mais reste copain cochon avec monsieur le président de son parti de notables, ce président de Conseil Général, ce complice d’une centrale nucléaire qui lui permet de vivre comme un nabab, d’entretenir sa bande de béni-oui-oui. Hé !, elle est belle la gauche !
Maître Pierre : - Oh Yvonne ! Que se passe-t-il ici ?
Yvonne : - Hé ! Parfois il faut que ça sorte ! Il m’énerve votre ami. Je ne voterai plus pour lui.
Maître Pierre : - Et pour qui veux-tu voter ?
Yvonne : - Hé ! Je voterai blanc.
Maître Pierre : - Bah ! Ça ne change rien.
Yvonne : - Hé ! Je voterai rouge.
Maître Pierre : - Si ton père t’entendait !
Yvonne : - Je voterai vert.
Maître Pierre : - Mais que se passe-t-il donc ici ? C’est la révolution de palais ou quoi ? Quelqu’un a téléphoné ? (en souriant) Nous n’avons quand même pas un contrôle fiscal !
Yvonne : - J’ai quand même parfois le droit de m’exprimer.
Maître Pierre : - Exprime-toi, exprime-toi, nous sommes en famille. Ils nous emmerdent avec cette ligne. Nous pensons tous la même chose ici. Vivement qu’elle soit faite, qu’on touche les primes de l’EDF et que les fous vendent, que les affaires repartent. C’est un peu mou en ce moment, tu ne trouves pas ?
Yvonne : - Il est passé des jeunes, des nordistes, ils cherchent une maison pas chère et habitable.
Maître Pierre : - Pas chère, pas chère ! Mais ce canton ne va quand même pas devenir un refuge de rmistes !
Yvonne : - Ils repasseront cette après-midi. J’ai pensé que la maison en face du marginal pourrait leur convenir.
Maître Pierre : - Ne me parle plus de lui ! Tu sais pas qu’il a écrit une chanson contre la ligne ! Oh ! Il commence à nous énerver avec ses sites internet, celui-là ! Il va bientôt se retrouver avec un contrôle fiscal ! Il devinera peut-être de où ça vient. Si au moins la ligne nous en débarrassait ! Vivement qu’on la fasse cette ligne ! Après tout, il y en a partout ! Quand elle sera faite, au moins les gens n’en parleront plus et les prix repartiront. Quand elle sera faite, je parie que plus personne ne la verra.
Florence : - Je suis contre.
Maître Pierre : - Hé ! Vous faites de la politique, maintenant, Florence !
Florence : - Réfléchir est un droit. Même pour une femme ! Ça concerne mon avenir aussi cette ligne. Et celui de vos petits-enfants.
Maître Pierre : - Oh !... Je ne peux décidément pas vous laisser deux heures !... J’ai du courrier à vous dicter, Florence.
Florence : - Je vous écoute, maître Pierre.
Maître Pierre : - Florence !
Florence : - Oh ! C’est sorti tout seul ! Je suis presque confuse !
Maître Pierre : - Si on se paye ma tête dans cette maison, je voudrais comprendre quelle mouche vous a piquées (il prend sur son bureau une tapette tue-mouche).
Yvonne : - Je te laisse à ton sport préféré. Faites attention aux balles perdues, Florence.
Maître Pierre, à Florence : - Mais elle a regardé une émission humoristique, votre belle-mère !

Yvonne sort.

Maître Pierre, s’asseyant, doucement : - Vous avez eu une dispute, ma douce Flo ?
Florence : - Ce n’est plus tenable cette situation. Je souhaite que tu transmettes l’étude à Marcel.
Maître Pierre : - Hé ! Hé ! Marcel, Marcel, c’est encore un enfant. Hé ! Je suis en pleine forme ! Je ne suis pas agriculteur !
Florence, qui l’interrompt : - Ce n’est plus possible cette situation. Sinon je quitte l’étude.
Maître Pierre : - Oh ma Flo.
Florence : - Je ne suis pas ta Flo !
Maître Pierre : - Florence... Ne dites pas de bêtises (il pose sa main droite à hauteur du coeur) Mon coeur s’emballe rien qu’à ces mots.
Florence : - Marcel est exaspéré. Il ne comprend pas pourquoi vous ne l’aimez pas.
Maître Pierre : - Exaspéré ! Ah !
Florence : - Des ah ! Des oh ! Des hé ! J’en entends à longueur de journée !
Maître Pierre : - Hé ! C’est cela une famille ! On finit par avoir des expressions communes.
Florence : - Bref, vous allez un jour la lui transmettre, cette étude ? Ne tournez pas autour du pot, comme dirait ma copine Corinne ! Oui ou non ?
Maître Pierre : - Hé ! Pardi ! Naturellement. Il le faudra bien !
Florence : - Et quand ?

Maître Pierre, fixe Florence : - Approche.
Florence : - Ce n’est pas nécessaire.
Maître Pierre : - Les murs ont parfois des oreilles.

Florence a une moue de désapprobation mais avance. Le notaire pose sa main gauche sur le ventre de sa belle-fille. Qui recule d’un pas.

Florence : - Ah non ! Nous étions d’accord ! Jamais ici.
Maître Pierre : - Bon, j’attendrai demain.
Florence : - Je ne sais pas s’il y aura encore un demain.
Maître Pierre : - Oh !
Florence : - C’est comme ça !
Maître Pierre : - Ah ! J’ai toujours su qu’un jour il faudrait tout te dire !... Hé ! Pourquoi pas maintenant !

Silence. Florence regarde le notaire en se demandant quel nouveau stratagème il invente. Elle croise les bras.

Maître Pierre : - Je suis d’accord pour laisser l’étude à ton mari le 1er janvier. En associé naturellement. Je ne vais quand même pas faire comme ces idiots qui prennent leur retraite en criant « c’est mon droit » et passent leurs journées sur un terrain de pétanque à regretter le temps du travail. Et ils meurent d’un cancer six mois plus tard, tellement la retraite les a détraqués.

Silence.

Florence : - Associé avec maître Marcel donc.
Maître Pierre : - Tout ce qu’il y a de plus légal. Les papiers sont d’ailleurs prêts. Nous n’avons plus qu’à les parapher et remplir toutes les conditions.
Florence : - Je les attendais, les « conditions ».
Maître Pierre : - Je suis d’accord pour vous assurer une rente mensuelle.
Florence, en souriant : - La grâce vous a visité !
Maître Pierre : - Ça ne dépend que de toi.
Florence : - Je m’attends au pire.
Maître Pierre : - Comment me considérez-vous, Flo ! Moi qui n’aime que toi.
Florence : - Je vous écoute.
Maître Pierre : - Nous allons avoir un enfant.
Florence : - Oh !

Florence s’évanouie. Le notaire se précipite.

Maître Pierre : - Ma belle. Ma belle (il lui tapote le visage, l’embrasse).
Florence, ouvre les yeux : - Vous êtes fou.

Le notaire l’embrasse.
Florence, se retourne : - Arrête. Tu es fou.
Maître Pierre : - Je ne t’ai pas obligée à t’allonger sur la moquette comme dans mes rêves.
Florence : - Tu es fou.
Maître Pierre : - J’ai mes raisons.
Florence : - C’est du sadisme ! Tu voudrais que Marcel croit être le père de son demi-frère. Mais tu es fou.
Maître Pierre, après s’être relevé : - Non !

Florence, se relève : - Tu voudrais être le père de ton petit-fils... Mais je deviens folle aussi d’imaginer ce que cette infamie donnerait (elle s’assied).
Maître Pierre, semble réfléchir, puis : - Notre enfant ne serait pas le demi-frère de ton mari.
Florence : - Ne m’embrouille pas ! As-tu déjà vu un enfant dire pépé à son papa. Dire papa à son frère !

Maître Pierre, réfléchit puis : - Notre enfant n’aurait aucun lien de véritable parenté avec ton mari.
Florence : - Parlons d’autre chose, c’est non.
Maître Pierre : - Tu n’as donc rien compris.
Florence : - J’ai compris que tu es fou... Déjà de forcer ta belle-fille à... A avoir de telles relations.
Maître Pierre : - C’est presque un autre sujet. Nous y trouvons tous les deux des avantages.
Florence : - J’ai honte le soir à côté de Marcel. Vous lui plantez un couteau dans le dos.
Maître Pierre : - La justice.
Florence : - Tu es fou.
Maître Pierre : - Tu n’as donc rien compris.
Florence, se lève : - Ah tu m’énerves ! C’est la deuxième fois en trente secondes que tu me balances ton « tu n’as rien compris. » Comme si j’avais cinq ans !

Maître Pierre, calmement : - Tu crois qu’un homme comme moi aurait pu coucher avec la femme de son fils.
Florence : - C’est pourtant le cas.
Maître Pierre : - Non.

Florence, se rassied : - Comment non ? Mais j’hallucine ! Tu divagues ! Tu es fou Pierrot ! Tu t’es entendu ! Non ! (silence)
Maître Pierre : - Tu commences à comprendre ?
Florence : - Il est temps que tu me dises tout.
Maître Pierre : - Tu as déjà trouvé une ressemblance entre moi et Marcel ?
Florence : - Oh ! (proche de s’évanouir de nouveau, se retient au bureau)
Maître Pierre : - Hé ! Tu l’as dit, « Oh ! »
Florence : - Votre fils n’est pas votre fils !
Maître Pierre : - C’est le fils de ta belle-mère.
Florence : - Et vous avez épousé Yvonne pour obtenir l’étude en dot.

Maître Pierre, effondré : - Florence, vous me croyez à ce point intéressé. Je suis lotois !
Florence : - Dites-moi enfin la vérité.
Maître Pierre : - Cocu.
Florence : - Oh !
Maître Pierre : - Le cocu du village.
Florence : - Oh ! Vous !
Maître Pierre : - Tu n’as jamais remarqué les petits sourires.
Florence : - Si vous croyez que j’accorde une quelconque importance aux sourires de ces gens.
Maître Pierre : - Sinon je serais maire.
Florence : - Je croyais que ça ne vous intéressait pas.
Maître Pierre : - Quand un si petit village a la chance d’avoir un notaire, il le nomme maire... Les élections ne devraient même pas exister dans ce cas-là. Et je suis l’éternel premier adjoint. Les emmerdes jamais les honneurs. TSC ! Tout Sauf le Cocu !
Florence : - Oh !
Maître Pierre : - Tu crois pas que ç’aurait été ma place, quand l’autre idiot s’est tué en mobylette ?
Florence : - Je croyais que c’était toi qui avais suggéré que sa veuve lui succède. La veuve d’un homme décoré ! On aime les médailles au village !
Maître Pierre : - Tu n’as quand même pas cru ça ! Elle était belle sa décoration ! Si je te racontais combien il a payé pour l’obtenir ! Son père était simple boulanger, et même pas le meilleur du canton, tu vois un peu la famille.
Florence : - Madame vous a... Oh !
Maître Pierre : - Trois mois après notre mariage.
Florence : - Oh ! Je ne pourrai jamais plus la regarder en face.
Maître Pierre : - Une passion. Une passion qu’elle a dit. Après.
Florence : - Et vous les avez surpris ?
Maître Pierre : - Derrière la haie de buis.
Florence : - « N’ouvrez jamais cette porte, ça porte malheur. »
Maître Pierre : - Hé oui, devant le puits.
Yvonne : - Mais pourquoi ne pas avoir divorcé ?
Maître Pierre : - On ne divorçait pas en ce temps-là. On réglait ses affaires en famille.
Florence : - Pour l’étude.
Maître Pierre : - Oh Florence, vous me croyez vraiment...
Florence : - Je ne peux pas croire que ce soit par amour.
Maître Pierre : - L’amour, l’amour... Même si ça te semble impensable, j’ai aimé la mère de ton mari.
Florence : - Et elle ?
Maître Pierre : - Elle a hurlé.
Florence : - Hurlé ?
Maître Pierre : - Je n’ai plus rien à te cacher... Je lui ai fracassé la tête.
Florence : - Vous !
Maître Pierre : - Un notaire peut tuer.
Florence : - Vous êtes un assassin.
Maître Pierre : - On n’est pas un assassin quand on tue l’amant de sa femme.
Florence : - Et vous avez été condamné ?
Maître Pierre : - Tu sais bien que c’est un secret. Naturellement le docteur a attesté la chute de cheval. Il s’est débrouillé pour me faire signer un acte antidaté juste avant, donnant-donnant, tu vois. Le fils du médecin est médecin aussi et il vit dans un château. Tu sais maintenant comment ce château est entré dans sa famille. Mais lui, tout le monde a dit, « il est malin. » Elle ne trompe que toi et son fils, ta belle-mère, quand elle pleure au cimetière.
Florence : - Oh !
Maître Pierre : - Tu sais tout.
Florence : - Mais comment pouvez-vous être vraiment certain que Marcel n’est pas votre fils ?
Maître Pierre : - Tu veux vraiment que j’entre dans les détails ?... (silence... oui de la tête de Florence) Quelques semaines après notre mariage, à mon grand désespoir, nous faisions déjà chambre à part, Yvonne prétendait souffrir d’atroces migraines dès que je l’approchais.
Florence : - Vous voulez dire qu’entre vous et madame !...
Maître Pierre : - La vie est rarement la vie rêvée. On a vingt-six ans, on épouse la fille du notaire, on devient notaire. Et il suffit qu’un étranger vienne s’installer au pays, qu’il sache bien chanter et tout s’effondre.
Florence : - Si j’ai un enfant de mon mari, il dira pépé à l’homme qui a tué son vrai pépé.
Maître Pierre : - Tu ne vas quand même pas me reprocher d’avoir réagi en homme.
Florence : - Il vous suffisait de divorcer et l’affaire était réglée. Entre gens civilisés on sait que toutes nos attractions ne sont que des réactions chimiques.

Maître Pierre, sourit : - Réactions chimiques ! Où vas-tu chercher tout ça !
Florence : - L’amour, les sentiments, tout ça, oui tout ça, notre vie, ce n’est qu’une réaction chimique. Il est vrai que c’est insupportable pour vos idées judéo-chrétiennes, que nous ne soyons qu’un conglomérat d’atomes...
Maître Pierre : - Tu vois bien qu’il vaut mieux avoir un enfant de moi. Ainsi tu sauves tout, le cocu n’est plus cocu. Moins un par moins un, égal un.
Florence : - La vie ce n’est pas des mathématiques.
Maître Pierre : - Tu me laves du déshonneur. Tu rends propre le nom de ton enfant. Notre enfant sera l’enfant de la justice.
Florence : - Et Marcel ?
Maître Pierre : - Marcel est une erreur. Il ne saura jamais, ce sera notre secret. Tu pourras même divorcer ensuite si tu le souhaites. Je ferai les papiers nécessaires pour que l’héritier de l’étude soit notre fils.
Florence : - Et si c’est une fille !!!
Maître Pierre : - Hé ! Je suis large d’esprit ! Elle sera héritière.
Florence : - Ce que tu me demandes est ignoble.
Maître Pierre : - Tu ne peux plus dire ça maintenant que tu sais.
Florence : - Mais comment je vais pouvoir regarder Marcel en face ?
Maître Pierre : - Il te suffit d’arrêter la pilule et dans trois mois tu lui lanceras qu’il devrait rentrer plus souvent ivre, comme le soir où vous aviez eu des... des relations.
Florence : - Comment savez-vous qu’entre Marcel et moi ce n’est pas...
Maître Pierre : - Tu sais bien que votre chambre est juste derrière la petite salle qui me sert parfois de bureau.
Florence : - En plus tu m’espionnes !
Maître Pierre : - Hé ! Quand on aime quelqu’un, ce n’est pas l’espionner que de passer la nuit à écouter sa respiration.
Florence : - Ne joue pas les romantiques.
Maître Pierre : - Tu as sauvé ma vie, Flo.

On frappe.

Maître Pierre : - Entrez.

Entre Yvonne

Yvonne : - J’ai besoin de tes bras, Pierrot.
Maître Pierre : - Tu vois bien que nous sommes en plein travail. Ça ne peut pas attendre les bras du fiston ?
Yvonne : - Premièrement, je n’ai pas l’impression que vous soyez en plein travail, et deuxièmement : si tu veux manger ce midi.

Maître Pierre, se lève : - Bon, bon (à Florence) sortez le dossier et rédigez le préaccord.

Florence se lève... Et dès que tout le monde est sorti, va s’effondrer dans le fauteuil du notaire.

Florence : - Je fais quoi, moi, maintenant ? Si je ne couche plus avec lui, fini le fric. Une femme a besoin d’une cagnotte dans ce pays ! Mais avoir un enfant de lui ! Oh non ! Et ne pas en avoir ? Est-ce que Marcel m’en fera un, un jour ? Visiblement, le sexe et lui, ça fait deux. Alors ?... Voilà ce qui arrive quand on est pauvre et qu’après des études sans débouchés, on se laisse convaincre qu’un mariage d’intérêt est finalement préférable à une vie de caissière.


Rideau

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