la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
- Youtube Théâtre.


- Livres.
La route Ternoise
Les pièces... Les livres
Acte 3 Pourquoi théâtre contemporain avec rebondissement






Nadine, assise à la place de Stéphane, fixe un point extérieur à la scène, les yeux écarquillés.

Nadine : - Je n’aurais pas vendu grand-chose mais au moins je pourrai dire que j’étais là ce jour-là.

La libraire et Stéphane reviennent main dans la main.
Ils sourient à Nadine. Qui sourit donc aussi.
La libraire et Stéphane passent, par la droite, derrière les tables ; ils se serrent et se séparent. La libraire s’assied, ravie, épanouie. Stéphane avance et reste debout.

Nadine : - Je vous ai vendu chacun sept livres ! Hé oui ! Un car du village voisin est venu. Ils voulaient un autographe, Stéphane !
Stéphane : - Et moi je voudrais ma place !
Nadine : - Alors je ne peux plus jouer à Stéphane !

Nadine se lève en souriant et regagne sa place.
Stéphane s’assied tout en souriant à la libraire.

Stéphane, à Nadine : - Alors tu leur as fait croire qu’en réalité Stéphane est l’un de tes pseudonymes !
Nadine : - Certains avaient même des magazines pour obtenir leur dédicace. Durant une demi-heure on se serait cru à Paris ! Vous avez peut-être entendu ?
Stéphane : - Je suppose que ce n’est pas une question !

Stéphane prend la feuille devant Lui : - En plus tu as tout noté et tu as même déjà fait les comptes ! Tout ça c’est donc pour moi ! Bien, tout en liquide ! (il met l’ensemble dans une poche)
La libraire en fait de même : - Merci Nadine. Et vous avez même noté les titres !

Stéphane fixe l’entrée. Nadine a vu aussi. La libraire reste sur son nuage, tout sourire. Deux femmes passent en se parlant, indifférentes aux livres :

Première femme : - C’est pas une raison.
Deuxième femme : - C’est ce que je lui ai dit. Mais elle ne m’écoute jamais.
Première femme : - Si au moins elle la laissait sortir quelques heures.
Deuxième femme : - C’est ce que je lui ai dit, parce qu’un jour elle va faire une bêtise.
Première femme : - Comme sa mère...

Julie passe rapidement devant la libraire qui a un haut-le-coeur et s’arrête devant la table de Stéphane.

Julie regarde Stéphane dans les yeux. Il est troublé.

Julie : - oui.

Stéphane durant trois à quatre secondes reste sans réaction, comme abasourdi. Puis il se lève, passe au-dessus de sa table en faisant tomber quelques livres, prend la main de Julie et ils sortent en courant.

Silence.

Nadine continue à regarder droit devant elle. On sent qu’elle n’ose pas se tourner vers la libraire (qui se prend la tête dans les mains).
La libraire, se redresse, visage sévère : - Le salaud !... La garce !
Nadine, se tourne vers Elle : - Tu sais, la littérature, la littérature, mais comme l’a écrit Sartre, le monde tourne autour d’une paire de fesses.
La libraire : - Je me suis fait avoir.
Nadine : - Moi qui étais neutre dans l’affaire, j’ai bien vu son visage, son trouble, son hésitation. Elle a dû comprendre cette hésitation comme un bonheur intense impossible à exprimer. Mais c’était bien une hésitation.
La libraire : - N’essaye pas de me consoler.
Nadine : - Ça fait des années qu’il en rêve, de cette fille. Et contre ça, tu ne pouvais rien. Ta seule chance aurait été qu’elle arrive plus tôt et qu’elle vous voie revenir main dans la main. Alors c’est elle qui se serait effondrée ! Des années, tu te rends compte l’idéalisation...
La libraire : - Je l’ai donc rencontré le mauvais jour.
Nadine : - Il paraît que ça fait des années qu’il vit seul. Certains voyaient dans sa solitude une forme de dépression.
La libraire : - Et tu crois qu’il rêvait d’elle !
Nadine : - Il est venu pour elle, il repartira avec elle. Entre-temps tu as vécu des sentiments que tu n’oublieras jamais. C’est déjà ça !
La libraire : - Tout aurait pu finir mieux !
Nadine : - Moi je vendais des livres, alors ! Je n’ai été que spectatrice dans tout cela. Au premier rang certes. Mais spectatrice.
La libraire : - Parfois, il vaut mieux, c’est moins douloureux.
Nadine : - Mais parfois...
La libraire : - Je crois qu’on n’est jamais vraiment contente de ce qui nous arrive.
Nadine : - Même Stéphane, à cet instant, doit se demander s’il a eu raison.
La libraire : - Je ne crois pas.
Nadine : - Tu n’auras qu’à lire son prochain roman.
La libraire : - Je n’en aurai pas la force. Je n’ai pas l’illusion de croire qu’il se souviendra de moi dans six mois. Si elle se donne à lui, elle va tout lui faire oublier. Elle a fait tourner la tête à tant de gars. Mais pas un n’avait su la détourner de ses compagnes.
Nadine : - La passion passera aussi entre eux ! Peut-être qu’il va rester deux ans sans écrire une chanson, sans écrire un livre mais un jour il y reviendra. Malgré son peu d’exigence dans certaines pages, c’est quand même un écrivain.
La libraire : - Franchement, j’ai lu quelques pages et je ne m’attendais pas à ça. C’est une vraie écriture. Dommage que son image soit brouillée par ses chansons, ses provocations et ses déclarations. S’il avait un éditeur comme il écrit « classique », il serait considéré comme l’un des géants.
Nadine : - Tu n’es plus objective ! Mais je te le dis, le jour où il reviendra à la littérature, c’est autour de toi que tournera son roman.
La libraire : - Qu’il me laisse tranquille maintenant.
Nadine : - Mais il aura le sentiment d’avoir été injuste envers toi.
La libraire : - Tu ne crois quand même pas que j’ai compté ! J’en ai eu l’illusion mais tu vois, c’est déjà parti. Croiser une femme, l’emmener à l’hôtel, pour lui ça doit être d’un banal.
Nadine : - Sans être indiscrète, je suis certaine qu’il était timide.
La libraire : - Tu n’aurais pas déjà eu une aventure avec lui, pour le connaître aussi bien ?
Nadine : - J’avais à peu près l’âge qu’il a aujourd’hui quand on s’est connus... Mais ça ne changeait rien à notre différence d’âge !
La libraire : - Alors tu es très perspicace.
Nadine : - Et il s’achètera un château si elle veut devenir châtelaine.
La libraire : - Lady châtelaine.
Nadine : - Perspicace, oui, trop parfois ! Je suis écrivain, même si presque personne ne le remarque... Et ce qui lui est arrivé aujourd’hui, je peux te l’affirmer avec certitude, c’est la première fois : voir la femme dont il rêvait depuis des années et qu’en plus elle transforme complètement sa vie pour lui, et qu’en plus une libraire au départ assez banale se métamorphose ainsi en vamp, en femme fatale.
La libraire : - J’ai vraiment trop bu d’apéritifs ! Je ne me reconnais pas.
Nadine : - Oh moi ! Même si j’en avais bus encore plus !... (se reprenant) Que vive la littérature !


Rideau - Fin



suite : Aventures d écrivains régionaux théâtre Six hommes et une femme

ternoise le site théâtre CONTACT (demande des textes, scènes, médias...)

Metteurs en scènes demandes autorisations
10 pièces éditées, en ligne...
Biographie (et actualité)
- Présentation des 10 PIECES publiées

- Dont Neuf femmes et la star, un texte phare

- Acheter les livres
(théâtre et autres publications de l'auteur)

Recevez : gratuit pièces de théâtre par mail.
Ternoise photographie la société, la décode, par le théâtre

Commentaires ouverts en octobre 2014 :

Votre commentaire plus ou moins théâtral...


Pourquoi le théâtre contemporain avec rebondissement