la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
- Youtube Théâtre.


- Livres.
La route Ternoise
Les pièces... Les livres

Acte 3 théâtre Neuf femmes pièce récente








Suite beuverie. On sonne.

Odette : - Mon Dieu ! Qui cela peut-il bien être !
Emilie : - Il en manque une, c’est donc elle !
Odette compte : - 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (elle se compte en septième). Sept, le compte est bon.
Aurélie : - Sept moins un ?
Odette : - Six, à quoi tu joues ?
Aurélie : - Tu n’as pas gagné, tu es l’hôtesse ! Avec un O comme O...
Delphine : - Tocard !
Odette : - Tocard ?
Delphine : - Autocar, l’autocar est arrivé sans se presser. Un autocar à roulettes. Et s’il n’en reste qu’une ce sera la dernière, et la septième va décoller les étiquettes.
Odette : - Qui va là ?
Antonin : - C’est moi. (voix douloureuse)
Brigitte : - Un homme !
Géraldine : - Les flics ! Cachez les bouteilles !
Cécile : - J’aurais pas dû rattraper mon retard.

Odette : - Qui ça moi ?
Antonin : - Odette ! C’est Antonin.
Odette, se lève, se précipite, ouvre difficilement (la porte est fermée à clé) : - Oh ! (elle recule)

Antonin entre. Sans maquillage. En tenue de chasse, de la boue au genou droit. La lèvre ouverte.

Antonin : - Je me suis enfui.
Toutes : - Oh !
Antonin, à Odette : - Comme quand tu avais 17 ans, ma bonne vieille ! Je suis passé par la grande branche du platane !
Odette : - Mon Tarzan ! Mais tu n’as plus 40 ans, mon pauvre vieux !
Antonin : - Odette, voyons, que vont dire ces dames ?
Odette : - J’ai vu l’idole nue !
Antonin : - Mais vous êtes saoule, Odette !
Odette : - C’est ta femme qui nous a dit de boire !
Antonin : - Elle ferait mieux de boire, celle-là !
Delphine : - Je ne savais pas qu’il avait un frère, Antonin. Il ne lui ressemble pas vraiment.
Aurélie : - J’ai lu toutes ses biographies, c’est écrit nulle part. Enfin, c’est pas écrit non plus que c’est pas son vrai nom. Et que sa femme est siliconée.
Antonin, à Odette : - Mais elles sont saoules aussi ! Et tu as encore laissé échapper des secrets !
Odette : - Si tu me cherches, tu vas me trouver ! Tu aurais au moins pu téléphoner !
Antonin : - Odette ! Je suis le patron ! Je te raconterai en tête à tête. (Odette le fixe très amoureusement)
Odette : -Tu veux qu’on aille à côté ?
Antonin : - J’ai des invitées, Odette !
Odette : - De toute manière, elles ne se souviendront plus de rien demain !
Emilie : - Faux. Je vois tout sans le moindre nuage... Et ce n’est pas beau à voir !
Antonin : - Mesdames, je suis désolé. Ma tenue n’est pas recherchée. Mais c’était la seule.
Odette : - C’était ça ou arriver nu comme un ver !
Antonin : - Je tenais tant à vous rencontrer dès ce soir. (il porte la main droite à sa bouche ; signes de douleur) Comme vous le constatez, nous ne pourrons pas nous embrasser.
Odette : - Antonin embrasse à la Russe !
Aurélie : - On peut quand même trinquer ! (elle lève son verre)
Brigitte : - Il est des nô-ô-tres, il a bu son verre comme ses fa-a-ne-e-es.
Antonin : - Je crois qu’il est détestable, préférable que je reste sobre. N’oubliez pas que je dois rentrer avant le chant du coq. Je dois repasser par un platane.
Brigitte : - Oh ! Il parle en rimes. Oh maître, apprends-moi à écrire une chanson.
Delphine : - Faut pas le croire. C’est pas le véritable Antonin de la télé. C’est peut-être même pas son frère. On s’est fait manipuler. J’appelle mon mari, qu’il vienne nous délivrer, il est gendarme. (elle prend son portable) Oh zut, j’avais oublié que j’ai divorcé ! J’ai quand même pas fait des études pour devenir femme de gendarme ! Pour une fois qu’il aurait pu servir !
Brigitte : - Le poète sur un platane, comme c’est beau !
Aurélie : - Maître Antonin sur un arbre perché, tenait en son bec une bouteille de floc... (elle éclate de rire)
Antonin : - Je n’aurais pas dû forcer le destin...
Odette : - Quelqu’un m’a dit que c’est toujours mieux en imagination...
Antonin : - C’est une bonne idée de chanson, non, « Quelqu’un m’a dit... »
Odette : - Ça déjà été chanté.
Antonin : - J’ai chanté ça, moi ? En quelle année ?
Odette : - Mais non, pas toi, une grande brune.
Antonin : - Alors c’est une rémidistance (sic). Mais j’aurais dû rester devant ma magnifique lampe solaire
Odette : - Et sa si réaliste forme de lune.
Antonin : - Comme un poète.
Brigitte : - Comme c’est beau !
Emilie : - Mais non, Antonin. Quelqu’un vous attendait vraiment. Est-ce un soir de pleine lune ?
Antonin : - Depuis que j’ai ma lune solaire, je fais plus attention.
Emilie : - Je vais aller vérifier. (elle se lève, sort par la porte du fond)
Odette : - Elle nous a bien bluffées, celle-là ! Mon oeil qu’elle boit jamais. Elle avait son plan !
Delphine : - La conne ! Elle va se faire avoir, c’est qu’un sosie de série B. Même pas un imitateur de série C.
Aurélie : - Nous saouler pour garder Antonin !
Odette : - Il fut un temps où tu démarrais au quart de clin d’oeil, tu comprenais plus vite. (très grave, le regard de plus en plus vague) Je ne peux plus rivaliser avec une femme de cet âge ! Je ne t’en voudrai pas. C’est la vie. J’ai connu ça, j’ai moi aussi eu vingt ans. Mais qu’ils sont loin mes dix-sept ans...
Antonin : - Odette !... Je vais vérifier... Euh... Si la chaudière est encore là... Euh... Bien branchée (il sort par la même porte).
Delphine : - Elle aurait mieux fait de boire, au moins elle aurait vu que c’est pas le véritable Antonin.
Aurélie : - Antonin de Gasconnie !
Delphine : - Même avant de divorcer, j’aurais jamais osé être aussi directe !
Odette : - On ne peut pas lui donner tort, ni lui en vouloir. Elle n’a même pas eu un geste obscène en public. Dans le show-biz, on fait les présentations quand on se sépare !
Aurélie : - Alors c’est vrai, c’est un milieu guère fréquentable ?
Odette : - On y vieillit vite : regarde-moi, j’avais 18 ans, et je les ai plus.
Delphine : - Je te rassure, ça arrive aussi chez les comptables !
Odette : - Peut-être, mais elles ne s’en aperçoivent pas !
Aurélie, à Brigitte : - Faut pas essayer de comprendre, Odette est gasconne.
Brigitte : - Franchement, ça fait au moins trois jours que j’ai arrêté d’essayer de comprendre ce qui se passe ici !
Aurélie : - Tu étais où y’a trois jours ?
Géraldine : - Moi, parfois, j’ai bien l’impression qu’une journée tient en trois secondes. Le contraire peut donc arriver aussi.
Cécile : - Il fut une époque où on mettait le temps en bouteilles et parfois il en sortait un ogre, parfois il en sortait...

On sonne. Un bond général.

Géraldine : - Là c’est les flics ! Où j’ai mis ma bombe lacrymogène ? (elle fouille dans ses poches)
Odette : - Silence les filles, quand le chasseur arrive, les biches se cachent.
Delphine, plus bas : - Tu es allée voir Bambi au cinéma ?
Cécile : - Et on fait quoi ?
Odette : - Rassurez-vous, j’ai refermé à clé.

Nouvelle sonnerie.

Voix féminine du dehors (uniquement les derniers mots compréhensibles) : - ...Ouvrez-moi !
Odette : - Sa femme ! C’est la fin du monde ! (elle se signe, vide le fond de son verre)
Delphine : - Entre femmes, on saura se comprendre.
Cécile : - Après tout, nous n’y sommes pour rien. Leurs histoires de couple ne regardent que les journaux.
Odette, se lamente : - Virée, virée sans indemnités ! Je l’avais bien pressenti, et sur qui ça va retomber, sur bibi... Elle me paiera mes indemnités, sinon j’en ai à raconter !

La voix du dehors : - (quelques mots incompréhensibles, puis) C’est Françoise, je suis en retard.
Odette : - Françoise, Françoise ? Je ne connais pas de Françoise.
Delphine : - Elle veut nous embrouiller, c’est une ruse de pêcheur, de chasseur.
Géraldine : - Y’a des femmes dans la police.
Aurélie : - Six ! F 6 !
Brigitte : - Touché ? Coulé ? Mais où est le plan de la bataille navale ?
Delphine : - Les avions, c’est des F16, je le sais, mon cousin...
Aurélie : - A 1 Aurélie, F 6 Françoise !
Odette, euphorique : - Ah Françoise ! Je vous le disais bien que c’était pas sa femme !

Françoise : - Je suis la lauréate du concours.
Odette : - Je sais, je sais ! Mais j’ai quand même le temps de me lever ! Je suis en heures sups ! Je vais lui demander une prime de risque à l’Antonin.

Odette se lève, titube jusqu’à la porte et ouvre finalement.
Antonin rentre au même moment.

Antonin : - La conne ! La conne !
Françoise : - Oh excusez-moi monsieur, je suis en retard !
Antonin, se tourne vers Elle : - Encore une nouvelle ! A jeun en plus ! Ah non, plus de femme à jeun ce soir !
Odette, à Françoise, en refermant : - T’inquiète pas, c’est qu’un épisode des aventures d’Antonin sous la lune.
Odette, à Antonin : - Elle t’a fait un truc que tu connaissais pas et t’as pas résisté !
Antonin : - Je connais tous les trucs !
Odette : - Mais tu oublies vite !
Antonin : - Tu as écouté ?
Odette : - Ça se passe toujours comme ça ! Tu te souviens plus de Nadège ?
Antonin : - Odette, tu devrais être couchée à cette heure-ci !
Odette : - T’inquiète pas, tu vas me les payer mes heures sups !
Delphine : - En floc !
Odette : - T’inquiète pas, c’est pas le genre à aller tout déballer dans les journaux ni à demander d’être choriste !
Antonin : - Elle aurait mieux fait de boire !
Delphine : - Tu as vu, il dit comme moi, celui qui se fait passer pour Antonin. Faut le dire à la nouvelle ! Hé ! La nouvelle !
Françoise, timide : - Je suppose que c’est moi que vous appelez !
Delphine : - Et j’attendrai pas cinq minutes : te laisse pas avoir, c’est même pas un vrai sosie !
Odette : - Mais entre Françoise... Tu arrives au bon moment. Antonin est descendu du platane et il vient de vérifier la chaudière. La nuit sera chaude !
Delphine : - Te fatigue pas, Odette, même si on raconte notre soirée, personne n’y croira.

Géraldine, à Brigitte : - En tout cas, si elle fait un procès, qu’elle compte pas sur moi pour témoigner.
Brigitte : - Pourquoi un procès ?
Géraldine : - C’est clair ! Se faire faire un enfant par une star, c’est un bon plan.
Brigitte : - Tu crois ?

Aurélie : - Allez la nouvelle, prends le chasseur en passant et viens trinquer.
Antonin : - Bon, je vais rentrer.
Cécile : - Antonin, c’est pas possible, il me faut une photo dédicacée pour mon camionneur.
Antonin, à Odette : - Tu donneras un carton de photos dédicacées à madame.
Cécile : - Ah non ! Il m’a changé une roue, il a bien mérité une petite dédicace, un truc du genre : « à Francis, en remerciement de ma roue. »
Antonin : - Qu’est-ce que c’est encore de cette histoire ? Je reviens demain matin. Il faut que je rentre à la maison.
Aurélie : - Chanteur rentrer maison !
Delphine : - C’est pas un chanteur, je te dis. Je suis certaine qu’il a un dentier. Regarde bien ses dents, c’est pas des vraies dents.
Brigitte : - Ah non ! Il faut que tu m’apprennes à écrire une chanson ! J’ai bu, maintenant je peux devenir auteur.
Antonin, en se touchant le front : - Il est pas écrit président de la sacem !
Aurélie : - En France, tout se termine par une chanson.
Antonin : - Oh moi, sans ma guitare !
Cécile : - Et si on chantait tous ensemble.
Delphine : - A caperala (sic).
Cécile : - Capélala... (sic) Ah zut, ta-pé-la (sic).
Brigitte : - Comme si nous étions vos choristes.
Aurélie : - Mon portable fait enregistreur. Chouette ! Quel beau souvenir !
Antonin : - Ni enregistreur ni appareil photo. Personne ne doit savoir que j’étais là ce soir. Le sort du monde en dépend !
Aurélie, pose son appareil photo : - Dommage ! Mais si c’est la loi !

Ils entonnent, le plus mal possible, « Qu’une fois »... Tandis qu’Antonin est tourné, Aurélie reprend discrètement son portable et filme quelques secondes avant de le ranger, l’air malicieuse, dans une poche en souriant ; Brigitte lui glisse un mot à l’oreille et le rideau se baisse.

On parle de l'Amour
Qui ne serait plus
Qu'une vulgaire chasse à courre
Un jeu pratiqué nu
On joue à l'amour

On dit grand amour
Quand on a trop bu
Ou qu'on reste plus d'huit jours
En étant convaincu
Que c'est pour toujours

Mais les rues sont pleines
De gens qui comme moi
N'ont dit qu'une fois
« Tu sais, je t'aime »

Rideau - FIN

suite :
Avant les élections présidentielles théâtre politique


ternoise le site théâtre CONTACT (demande des textes, scènes, médias...)

Metteurs en scènes demandes autorisations
10 pièces éditées, en ligne...
Biographie (et actualité)
- Présentation des 10 PIECES publiées

- Dont Neuf femmes et la star, un texte phare

- Acheter les livres
(théâtre et autres publications de l'auteur)

Recevez : gratuit pièces de théâtre par mail.
Ternoise photographie la société, la décode, par le théâtre

Commentaires ouverts en octobre 2014 :

Votre commentaire plus ou moins théâtral...


Acte 3 théâtre Neuf femmes pièce récente