la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
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La route Ternoise
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Acte 2 deux soeurs théâtre pièce bien construite








Le même salon... Crade et bordel (sans télé), fenêtre grande ouverte. Au premier plan un piège grillagé avec une souris à l’intérieur. Devant la fenêtre, une vieille gazinière et sa bouteille à côté. Le chien aboie. On frappe à la porte extérieure.

Scène 1

Aurélie arrive en courant, enfilant un gros pull.
Aurélie ouvre la porte. Nathalie entre, très couverte.

Nathalie, tend un sac de supermarché : - Présentez, armes !

Et retourne le sac : un énorme nuage de poussière.

Aurélie et Nathalie : - Hmm Hmm Hmm Hmm Hmm...
Aurélie : - Tu ne crois pas que c’était déjà amplement suffisant ?
Nathalie : - C’était l’occasion de faire... Hmm hmm... Le ménage.
Aurélie : - Ton appart est propre ! Qu’est-ce qui se passe ?
Nathalie : - Je vais peut-être déménager...
Aurélie : - Je croyais que tu baisais plus... Hmm hmm...
Nathalie : - Justement... Ça doit être l’amour !
Aurélie : - Et lui ?
Nathalie : - Je n’ai pas encore osé lui avouer !
Aurélie : - Toi ! Mais qu’est-ce qui se passe !
Nathalie : - Hmm hmm hmm hmm hmm... Imagine qu’au lieu d’un inspecteur arrive notre mère adorée.
Aurélie : - J’assisterais à... Vos fumeuses retrouvailles... Hmm hmm...
Nathalie : - Parle pas de malheur !
Aurélie : - Depuis que je vis avec Stéph, ça va nettement mieux... On parle pluie, beau temps, touristes, hausse des prix !... T’inquiète pas, je lui en ai dit le minimum mais suffisamment pour qu’elle ne vienne pas.

Durant ces propos, Aurélie prend un pull sur le canapé et se le passe, puis met un bonnet. Nathalie sort un bonnet de sa poche et en fait de même.

Nathalie : - Et Stéph ?
Aurélie : - Sois pas surprise... Tu l’as vu non peigné depuis huit jours... Ce matin j’ai ajouté un peu d’huile sur ses cheveux...
Nathalie : - C’était un ordre impératif de super Nat !... Pourquoi je serais surprise... Il doit être tout mignon comme ça !
Aurélie : - Je le préfère autrement...

Stéphane entre en peignoir, bonnet sur la tête, ses cheveux gras dépassent, grosses chaussettes (couleurs différentes), pantoufles trouées.

Nathalie : - Whaaaaahhhhhh !
Stéphane, la voix pâteuse : - Salut les filles !

Il éclate de rire. Nathalie se pend à son cou très tendrement...

Stéphane : - J’arriverai jamais à parler comme ça durant quatre heures.
Nathalie : - Il ne tiendra pas quatre heures ! Parole de Nat ! Allez, dernière répétition générale... Où est le sang ?
Aurélie : - Non, pas de répétition pour la scène du sang. On a déjà testé avec de l’eau, on sait que ça marche.

Stéphane sort par la porte de la cuisine, revient avec un flacon.

Stéphane : - Du vrai sang de souris. Il doit être temps de le sortir du frigo, sinon, du sang froid ça peut surprendre... (il agite le flacon) et même pas coagulé !
Nathalie : - Tu as dû t’amuser à saigner cette petite bête.
Aurélie : - Je me suis dévouée.
Nathalie : - La scène des fantômes.
Aurélie : - Mais non, on va la réussir !
Stéphane : - Refaites-la quand même... Il ne faudrait quand même pas exagérer... Il doit se demander si c’est un fantôme ou des souris... Je connais Nat !
Nathalie : - Quoi ! Tu me connais ?... Je sais me tenir... Parfois !
Aurélie : - Allez, allons au grenier.

Nathalie et Aurélie sortent par la cuisine

On entend :
Aurélie : - Attends que je sois dans le grenier avant de mettre un pied sur l’échelle... Tu sais que les échelles et moi on n’est toujours pas les meilleures copines du monde.
Nathalie : - Tu devrais en parler à ton psy !... Pourquoi tu as arrêté ?
Aurélie : - Tu sais bien que j’en connais plus que tous les psys de Cahors réunis...
Nathalie : - Sur les autres peut-être, mais c’est toujours sur soi le plus compliqué... Pourquoi tu ne veux pas être ma psy ?
Aurélie : - Je t’ai déjà expliqué : impossible. Le transfert ne fonctionnerait pas. Je te connais trop.

Bruit : un saut à pied joint dans le grenier

Nathalie : - Tes souris adorées sont arrivées !
Stéphane : - Des souris, pas des éléphants !
Nathalie : - Si on répétait les glissades à la crème !

Bruit : les glissades !

Stéphane : - Pas mal. On retient les glissades.
Nathalie : - Les petites danseuses, les vieux rats du conservatoire !

Bruit : les « rats » !

Stéphane : - Là je doute ! C’est vous ou des souris ?

Aurélie : - La marche sur talons.

Bruit : des craquements du plafond.

Stéphane : - Heureusement que tu n’as pas d’aiguilles.
Aurélie : - Mais ça donne quoi ?
Stéphane : - On se croirait un soir d’hiver quand on se demandait si des souris pouvaient faire un tel chambard.
Aurélie : - Alors on peut redescendre ? Essai concluant ?
Nathalie : - Attends.

Bruit : comme des fantômes dans un grenier.

Stéphane : - Tu fais ça comment ?
Nathalie : - Secret ! Ça donne ?
Stéphane : - A faire uniquement s’il commence à paniquer, à se demander s’il est arrivé dans une maison hantée.

Aurélie : - Je descends la première... Je sais je suis l’aînée... Mais sur une échelle... Stéph, viens tenir l’échelle.

Stéphane sort (vers la cuisine).
On entend de la cuisine :

Stéphane : - Alors mon amour, les échelles seront toujours ton talon d’Achille ?
Nathalie : - Je peux descendre ou je vous laisse prendre une pause ?

Bruit : un grand bond.

Nathalie : - Sauter du quatrième barreau, un jour tu réussiras petite frangine !
Aurélie : - Et si tu étais passée dans la cave ! C’est du plancher par terre ici !
Nathalie : - Donc tu n’as pas encore détourné suffisamment pour faire une vraie cuisine !

Ils reviennent dans le salon.

Nathalie : - Alors, tes petites souris fantomatiques ?
Stéphane : - Presque fantastiques... Mais bon, je ne suis pas inspecteur des impôts... J’ignore comment ça réagit ces humanoïdes-là !
Aurélie : - J’ai faim !... J’ai préparé à manger dans la chambre...
Nathalie : - Décidément, on y fait tout dans votre chambre !
Aurélie, à Stéphane : - Tu peux rester ici, si c’est trop difficile de nous regarder manger.
Nathalie : - Oh Stéph, ton odeur sauvage !
Aurélie : - A trois mètres, tu la renifleras aussi bien qu’à trois millimètres.

Ils sortent par la porte des chambres.


Scène 2

Entrent Nathalie et Aurélie.

Nathalie : - Tu crois qu’il va tenir, Stéph ?
Aurélie : - Tu veux dire... Que finalement nous aurions dû dormir cette nuit ?... C’est terrible de l’avoir empêché de déjeuner... Alors que ça donne vachement faim !
Nathalie : - Moi ça me donne plutôt l’envie d’allumer la télé !... Ils sont tellement tous pareils les mecs, vides, comme téléguidés par une télé ou une radio... Des machos manchots du cerveau. Quand je te vois... Je peux te demander... Un service ?
Aurélie : - Si ce n’est pas de passer une nuit avec Stéph.
Nathalie : - Bon alors je n’ai rien dit !
Aurélie : - Tu reconnais quand même que tu exagères ?
Nathalie : - Non... Puisque je n’agis pas derrière ton dos... Je vais peut-être essayer avec des filles... Tu as déjà essayé ?
Aurélie : - Tu sais bien... Tu es la seule fille avec qui je peux parler plus d’un quart d’heure.
Nathalie : - Je ne dis pas de parler, je sais bien que nous sommes les frangines misanthropes... C’est une proposition !?
Aurélie : - Exagère pas !
Nathalie : - Tu crois que Stéph serait d’accord pour un câlin à trois ?
Aurélie : - Je devrais peut-être me méfier de toi !

Stéphane entre.

Stéphane, voix pâteuse : - Alors, les filles, pas encore au grenier ?
Nathalie, regarde sa montre : - Oh Picasso !... Moins cinq !... On discutait de c’qu’on pourrait faire de tendre ce soir pour te... redynamiser !
Aurélie, qui emmène Nathalie : - Au grenier frangine, (à Stéphane :) n’oublie pas de fermer la fenêtre !
Nathalie : - Tes petites souris vont t’épater...

Elles sortent vers la cuisine, Stéphane ferme la fenêtre et les volets puis va à la cuisine cacher l’échelle.

Stéphane : - Ferme bien la trappe.

Stéphane revient dans le salon, va se voir au miroir. Se sourit.

Stéphane : - La tête que j’ai aujourd’hui, j’la r’grettrai dans dix ans !*

Bruit : un grand coup de pied dans le grenier. Stéphane sursaute.

Nathalie : - Compagnie du grenier, au poste !
Stéphane : - Chut !...

Stéphane s’assied sur le bord du canapé. Se relève. Se rassied. On frappe à la porte.
Stéphane sursaute. Respire un grand coup. Se bouche le nez. Agite les bras. On frappe de nouveau.

Voix du dehors : - Y’a quelqu’un ?

On frappe de nouveau. Stéphane va à la fenêtre, l’ouvre, ouvre le volet. Apparaît l’inspecteur.

Stéphane, voix pâteuse : - Vous êtes perdu ?
L’inspecteur : - Stéphane Ternoise ?
Stéphane : - Parfois... C’est pour quoi ?
L’inspecteur, surpris : - Vous êtes bien monsieur Stéphane Ternoise ?
Stéphane : - Assez souvent.
L’inspecteur : - Inspecteur Dupneu, du centre des impôts de Cahors. Nous avons rendez-vous à quatorze heures.
Stéphane : - Ah oui... (bâille) Pourquoi vous passez ce matin ?

-->* extrait d’une publicité de Serge Gainsbourg pour les pellicules photos Konica.
L’inspecteur : - Il est quatorze heures.
Stéphane : - Pas possible !
L’inspecteur, tourne vers lui sa montre : - Déjà quatorze heures cinq.
Stéphane : - Alors c’est à cause de ces putains de souris. Elles ont fait un de ces raffuts. Mais vous êtes sûr, quatorze heures en France ?
L’inspecteur, s’impatiente : - Je peux entrer.
Stéphane : - Oui... Si vous me jurez qu’il est bien quatorze heures... En France ?...

Stéphane va à la porte, agite la serrure, revient à la fenêtre

Stéphane : - Hé !... Inspecteur !...

L’inspecteur réapparaît à la fenêtre.

Stéphane : - Vous vous y connaissez en serrures ?
L’inspecteur : - C'est-à-dire ?
Stéphane : - C’est bloqué depuis deux mois.
L’inspecteur : - Et vous ne sortez pas depuis deux mois ?
Stéphane : - Si si, j’passe par la cave. Vous seriez pas un peu serrurier ?

L’inspecteur le fixe, de plus en plus interloqué.

L’inspecteur : - Pourriez-vous m’indiquer votre entrée secondaire ?
Stéphane : - Pas de problème (il fait les signes en même temps) tout droit, à gauche au bout du mur, à gauche encore, et première porte à gauche. Faites comme chez vous, c’est ouvert. Je vais vous ouvrir en haut. Y’a un escalier, c’est pas le Plazza mais ça tient.

L’inspecteur disparaît.

Stéphane, sourit : - S’il arrive avec des toiles d’araignées dans les cheveux, j’arriverai jamais à me retenir (il joint les mains). Mon Dieu des magouilleurs amateurs, faites qu’il se casse la gueule dans les escaliers !... Si j’étais à sa place, je le ferais exprès ! Accident du travail !

Stéphane sort.

On entend :
Stéphane : - Vous inquiétez pas, j’y passe trois fois par jours... Je passe devant vous...

Ils entrent.

L’inspecteur, qui lui tend la main : - Bonjour monsieur Stéphane Ternoise.
Stéphane : - Ah oui ! (en baillant) Au fait, bonjour monsieur André Dupneu.
L’inspecteur : - Christian Dupneu, inspecteur au centre des impôts de la 1ere circonscription du Lot.
Stéphane : - Oui, je me souviens. C’est vous qui avez signé la lettre que j’ai reçu. André Dupneu, chef du contentieux... Euh... Heureux de vous rencontrer en vrai.
L’inspecteur, qui regarde autour de lui, interloqué : - Oui, je sais, vous êtes auteur de chansons. Je connais la chanson de Jacques Brel. Mais moi c’est Chritian Dupneu, inspecteur au centre des impôts de Cahors. Troisième secteur.

Bruit : des doigts grattent le bois dans le grenier. Stéphane ne s’en soucie pas. L’inspecteur regarde autour et au-dessus de lui.

Stéphane : - Ah !... Vous êtes le fils d’André.
L’inspecteur, gêné : - Mon père s’appelait bien André... Mais ça n’a rien à voir. Je suppose que vous avez préparé votre comptabilité.
Stéphane : - Ma... Ah oui... Les dépenses et les recettes... C’est ce que vous appelez comptabilité ?
L’inspecteur : - C’est le terme exact.
Stéphane : - Vous être certain ?
L’inspecteur : - Parfaitement.
Stéphane : - Je croyais que comptabilité ça s’appliquait aux entreprises.

L’inspecteur avance et... Aperçoit la cage grillagée...

L’inspecteur : - Ha ! (il a un geste de recul...)
Stéphane, s’avance : - Ça va être une bonne journée je crois !
L’inspecteur : - Vous pourriez la retirer.
Stéphane : - Vous êtes de la SPA ? Vous voulez que je la libère ?
L’inspecteur : - Non, non, surtout pas ! La mettre dans une autre pièce.
Stéphane : - Je vais aller la noyer tout de suite dans l’évier.

Il ramasse la cage et va dans la cuisine où il fait couler de l’eau tandis que l’inspecteur observe avec surprise et dégoût, s’essuie le costume.
Retour de Stéphane.

L’inspecteur, avance vers la petite table : - Ha ! (de nouveau il recule... Il a vu les deux trappes, les deux souris mortes)

Stéphane, s’avance : - Celles-là, inutile de les noyer !... Si j’avais dix trappes, je crois que chaque matin elles seraient pleines. Mais je préfère les mettre dans la chambre (silence).
L’inspecteur : - Vous êtes donc au régime...
Stéphane : - Non. Si ça vous dérange pas il faut que je déjeune.

L’inspecteur le fixe comme on doit fixer un martien ou, plus courant, un idiot.

L’inspecteur : - Vous êtes donc au régime de la déclaration contrôlée... Je suppose que vous avez préparé vos justificatifs de... Dépenses recettes.
Stéphane : - Oui, tout est là (il montre un carton sur la table).
L’inspecteur : - Je peux m’asseoir ?
Stéphane : - Bien sûr...

Stéphane retire les feuilles devant le carton et les pose un peu plus loin, ainsi l’inspecteur a juste une place pour s’asseoir, le restant du canapé étant couvert de papiers, cartons, chemises trouées...

L’inspecteur : - Vous vivez seul ?
Stéphane : - Célibataire sûrement sans enfant à charge.
L’inspecteur : - Sûrement ?
Stéphane : - J’ai débuté mon activité sexuelle avant les messages préventifs contre le sida et... Enfin je ne vais pas vous raconter ma jeunesse. Vous ne travaillez pas pour Voici !

L’inspecteur ouvre le carton, sort les premiers papiers, Stéphane va chercher du lait, en verse dans une casserole.

Stéphane : - Vous voulez un bol de lait ?
L’inspecteur, le fixe de nouveau : - Non merci.
Stéphane : - Même avec du chocolat dedans ?... Vous avez de la chance, y’avait du Poulain remboursé, c’est pas tous les jours que les achats remboursés sont de qualité.
L’inspecteur : - Vous pourriez m’indiquer où se situent vos déclarations.
Stéphane : - Je suis certain qu’elles sont dans... (il craque une allumette et allume le gaz) Ah... (il sourit) Avant ça m’inquiétait mais j’ai lu que c’est normal chez les humains du sexe mâle, de pouvoir faire qu’une chose à la fois, alors que les humains de sexe femelle peuvent faire trente-six choses à la fois (l’inspecteur le fixe, se demandant sûrement le rapport avec sa question)... Je suis certain qu’elles sont dans le carton, carton, c’est le mot qui m’échappait... Ça vous arrive aussi de ne plus trouver le terme exact en allumant le gaz ?
L’inspecteur, hésitant à répondre : - J’ai une cuisinière électrique.
Stéphane : - Si un jour j’en ai les moyens, j’en achèterai une... Ça paye mieux qu’auteur de chansons, chef du contentieux.
L’inspecteur : - Inspecteur des impôts.
Stéphane : - Ah, c’est pas un mot différent pour qualifier la même fonction ?... Un... Synonyme ?
L’inspecteur : - Nous en étions donc à vos déclarations.
Stéphane : - Je suppose que vous avez les doubles.
L’inspecteur : - Certes...

Bruit : un pied glissant contre le plancher du grenier. L’inspecteur s’arrête, relève la tête, regarde Stéphane qui surveille le lait sans la moindre réaction.

L’inspecteur : - Certes... Mais je suppose qu’à l’intérieur de vos déclarations je trouverai le détail de vos... Dépenses recettes.
Stéphane : - Tout y est... Il m’a fallu huit jours pour tout retrouver. Mais tout y est !

Bruit : un morceau de bois claqué contre le plancher du grenier. L’inspecteur sursaute, laisse échapper « hein ! » Stéphane reste impassible.

Stéphane : - Vous voulez un bol de lait ?
L’inspecteur : - Vous êtes sûr que (il regarde au-dessus de lui) le plafond est solide ?
Stéphane : - Dans la grande pièce, des tuiles se sont envolées avec la tempête. Mais le voisin m’a aidé, et il tombe plus que quelques gouttes. J’ai mis un seau dans le grenier et ça va. Ici au-dessus, j’y suis monté, à voir ça tient. Vous aussi, vous avez eu des dégâts avec la tempête ?

Un nouveau bruit.

L’inspecteur : - Vous avez entendu ?
Stéphane : - Ah !... Les copines...
L’inspecteur : - Vous hébergez des amies dans votre grenier ?
Stéphane : - Les copines... Oh c’est pas des travailleuses clandestines !... (Stéphane sourit) C’est une déformation professionnelle... Ça m’arrive aussi, quand il se passe quelque chose, j’essaye d’en faire une chanson... Les copines, c’est comme ça que j’appelle les souris... Le matin on dirait qu’elles ont besoin de se dégourdir les pattes... C’est rare qu’il y ait du grain empoisonné remboursé... Vous aussi vous êtes embêté avec les souris ?
L’inspecteur : - Je vis en ville. Mais je croyais que les souris dormaient le jour.
Stéphane : - Je suis certain qu’il y a plusieurs tribus. Certaines s’agitent la nuit pour m’empêcher de dormir, d’autres le jour pour m’empêcher d’écrire... Parfois, je me dis qu’elles sont payées par la sacem, ces garces... (l’inspecteur le fixe de nouveau) Ces garces, c’est les souris de la journée... Ou alors elles voudraient que je leur laisse la maison. Mais je ne céderai pas... Oh putain ! (Stéphane souffle en direction du lait et soulève la casserole) Oh putain, on discutaille on discutaille et peu à dire le pinard caillé se sauvait... J’aurais pas voulu vous mettre ce drame sur la conscience... (Stéphane arrête le gaz)

Nouveau bruit.

L’inspecteur : - Vous êtes certain que des souris peuvent se rendre coupables d’un tel bruit ?
Stéphane : - J’en doutais aussi au début. Certains m’ont dit que j’avais acheté une maison hantée.

L’inspecteur se redresse, effrayé.

Stéphane : - Alors j’ai phantasmé sur ce grenier, persuadé d’avoir touché le gros lot, persuadé qu’y logeaient des succubes, persuadé qu’une nuit j’aurais une agréable surprise. (passent dans les yeux de l’inspecteur des sentiments difficiles à traduire ; ignore-t-il la signification du terme succube ? A-t-il regardé trop de films d’horreur ?) Mais comme rien n’arrivait, je suis monté au grenier.
L’inspecteur, tombe dans le jeu du silence de Stéphane et lâche un : - Et ?
Stéphane : - Devinez comment la réalité m’a alors piteuse-ment renvoyé à mon triste sort ? Malheureusement, aucune diablesse ne viendra égayer mes nuits. (Se voulant lyrique :) Aucune diablesse ne viendra égayer les nuits d’un écrivain maudit, jamais, ni succube ni fée, pour me sauver du marasme aussi sentimental. (Silence) Le grenier est envahi de crottes de souris. Finalement, j’y crois pas aux fantômes... Ou alors dans les châteaux ! Vous croyez, vous, qu’ils passeraient des siècles dans une vieille baraque alors qu’ils peuvent se loger gratos dans un palace ? Vous ne croyez pas ?
L’inspecteur : - C’est un raisonnement logique.
Stéphane : - Si j’en croise un je lui donnerai votre adresse !

Nouveau bruit. Stéphane se lève comme si de rien n’était, va chercher un bol.

Stéphane : - Vous dérangez pas, je vous laisse la table, je vais déjeuner ici... J’ai l’habitude.

Il prend la casserole de la main gauche, donne un coup de coude dans la grille de la gazinière... (un bruit donc assez proche de celui du grenier... l’inspecteur sursaute)

Stéphane : - Vous inquiétez pas... Je n’ai que deux bras. Pas vous ?

Il pose le bol, verse le lait, pose la casserole, va chercher du pain, du beurre, de la pâte à tartiner premier prix, déjeune...
L’inspecteur feuillette les papiers... Quelques bruits dans le grenier le font toujours redresser la tête.

L’inspecteur : - Pourquoi vos... dépenses – recettes ne sont pas classées ?
Stéphane, sourit : - Je pouvais quand même pas imaginer qu’un jour un inspecteur préférerait passer sa journée à vérifier mes additions, plutôt que de s’attaquer aux fraudeurs... Les artisans qui se déplacent uniquement s’ils sont payés au noir, les bouchers, les charcutiers, les agriculteurs, les pharmaciens qui revendent les médicaments qu’on leur rapporte normalement pour les pays pauvres.
L’inspecteur : - Vous avez réglé en liquide un artisan ?
Stéphane : - Vous croyez que j’ai les moyens de faire des travaux ?... (en souriant :) Je n’ai pas votre paye !

L’inspecteur replonge dans les papiers. Stéphane termine son déjeuner... L’inspecteur ouvre sa sacoche, en sort une photocopie.

L’inspecteur : - J’ai ici un article. Je suppose que vous le connaissez.
Stéphane : - On me l’a montré. La photo était plutôt réussie, vous trouvez pas ? Je suppose que vous avez compris !
L’inspecteur : - Qu’y a-t-il à comprendre ?
Stéphane : - Oh, comme vous êtes tenu au secret professionnel, je peux vous le dire : j’ai fait comme tout le monde.
L’inspecteur : - Pourriez-vous être plus clair ?
Stéphane : - Ça vous intéresse vraiment les grandeurs et misères des artistes ?
L’inspecteur : - J’étudie sans a priori les dossiers, et pour cela je dois connaître votre position.
Stéphane : - Alors vous devez savoir que les artistes qui n’ont pas les moyens de se payer de la chirurgie esthétique, donnent aux journalistes une ancienne photo, qui plus est retouchée.
L’inspecteur : - La photo n’est pas l’essentiel pour moi. Vous y déclarez avoir vendu mille huit cents exemplaires de votre dernier ouvrage.
Stéphane : - C’est déjà bien, vous trouvez pas ? Les romans se vendent en moyenne à 600 exemplaires.
L’inspecteur : - Mais quand je multiplie mille huit cents par le prix de vente, j’obtiens des recettes nettement supérieures à vos déclarations.
Stéphane, éclate de rire : - Vous êtes sérieux !
L’inspecteur : - Ai-je l’air de plaisanter ?
Stéphane : - Donc des gens avec votre salaire lisent ce torchon... Et en plus le croient !
L’inspecteur : - Ce sont bien vos déclarations ? Sinon vous auriez exigé un démenti.
Stéphane : - Et vous croyez quand même pas qu’un éditeur va communiquer aux journalistes ses véritables chiffres !
L’inspecteur : - Si vous mentez aux journalistes, je n’ai pas de raison de croire que vous agissiez différemment envers le centre des impôts ?
Stéphane : - Et si demain le journaliste vous demande à quoi vous passez votre temps, vous allez lui raconter : à vérifier si les informations qu’il publie dans con canard sont conformes aux déclarations fiscales ?
L’inspecteur : - De part ma profession, je suis tenu au secret professionnel.
Stéphane : - De part ma profession, je suis tenu au baratin professionnel. Vous ne croyez quand même pas que quand Gallimard prétend avoir vendu 300 000 exemplaires d’un roman, c’est la vérité.
L’inspecteur : - La maison Gallimard ne figure pas dans notre circonscription fiscale.
Stéphane : - Je suis le seul éditeur de votre circonscription ?
L’inspecteur : - Vous déclarez dans cet article être « le premier auteur éditeur professionnel de la région », et je ne suis pas tenu de vous signaler si l’ensemble des représentants de votre profession sont vérifiés.
Stéphane : - Alors vous avez de la chance... Vous venez de découvrir qu’un éditeur considère les journalistes comme de simples relais commerciaux ! Vous n’avez jamais vu le bandeau best-seller sur des livres dont on annonce simplement la sortie pour le mois suivant ?
L’inspecteur : - Monsieur Ternoise, puis-je voir votre stock ?
Stéphane : - Pas de problème... C’est dans la grande pièce... Vous avez un bonnet ?
L’inspecteur : - Je vous suis.

Stéphane prend un manteau, le passe au-dessus de son peignoir...

L’inspecteur, qui veut faire de l’humour : - J’ai des difficultés à envisager qu’il puisse faire plus froid qu’ici.
Stéphane : - La grande pièce est située au Nord. Pour vous ce n’est pas grave... En cas de maladie vous avez droit aux congés payés.

Ils sortent. Bruits de pas dans le grenier. Puis conversation.

Nathalie : - Pendant ce temps-là, les petites souris se dégourdissement les pattes. Et les bras, et les bras (sur l’air de Alouette), et le cou, et le cou, et les seins et les seins.
Aurélie : - Oh !
Nathalie : - T’aimes pas qu’on te caresse les seins.
Aurélie : - Je préfère que ce soit Stéph.
Nathalie : - Ne sois pas désagréable ! C’est simplement qu’avec Stéph tu es nue. Veinarde !
Aurélie : - Mais je suis ta soeur ! Qu’est-ce que tu fais !
Nathalie : - Je passe doucement mes doigts sous ton gros pull et ton petit tee-shirt. Tu te souviens, quand on dormait dans le même lit ?
Aurélie : - Arrête !
Nathalie : - Chut, j’entends des pas, les hommes reviennent.
Aurélie : - Arrête !

L’inspecteur, en rentrant : - Vous prétendez que mentir aux journalistes est fréquent dans votre profession.
Stéphane : - Vous pouvez vérifier. Le tirage de mon dernier roman est de 1024 exemplaires. Comment voulez-vous qu’en tirant à 1024 je puisse avoir vendu 1800. En plus vous avez bien vu qu’il m’en reste plus de 25 !
L’inspecteur : - Mais c’est un mensonge ! Je ne comprends pas ! Pourquoi vous proclamez-vous « premier auteur-éditeur professionnel de la région » ? Alors que vous ne vendez presque rien et vivez du Rmi ?
Stéphane : - Pour qu’un livre se vende, il faut d’abord faire croire qu’il se vend. Les écrivains n’y peuvent rien, les lecteurs sont comme ça, ils nous regardent uniquement si on les a persuadés que leur voisin nous a lu. Il faut qu’inconsciemment ils se sentent coupables de ne pas nous avoir lu... Vous, par exemple.
L’inspecteur : - Moi ?
Stéphane : - Oui, vous, au volant de votre voiture, vous pensiez « ça doit être intéressant ce qu’il écrit, quelle chance j’ai, je vais rencontrer un grand écrivain. » (silence) Vous aviez même décidé d’acheter un de mes livres. Et maintenant ?
L’inspecteur : - Désolé de vous décevoir mais avec ma charge de travail, je n’ai pas le temps de lire au-delà des lectures professionnelles.
Stéphane : - Vous n’achetez jamais de livre !
L’inspecteur : - Euh... Parfois pour offrir.
Stéphane, désabusé : - C’est le problème. Les gens intéressés par mes livres sont jeunes et sans un sou, et les friqués s’en foutent de la littérature. Et en plus, quand vous achetez un livre, vous prenez celui dont « on », le « on » de la manipulation médiatique, dont on dit « c’est intéressant ». Et votre ami vous dira merci, il placera ce livre dans sa bibliothèque et jamais ne l’ouvrira. Mais vous aurez l’impression de réaliser un cadeau original et lui aussi sera satisfait, parce qu’il pensera que vous le considérez comme un lecteur, donc comme une personne intelligente... C’est foutu, la littérature...
L’inspecteur : - Nous sommes ici pour évoquer votre comptabilité.
Stéphane, encore plus désabusé : - Si mes explications vous emmerdent, je vais me recoucher.

Enorme bruit : comme si deux personnes se roulaient par terre dans le grenier. L’inspecteur dresse la tête.

L’inspecteur : - Et cela ne vous inquiète pas ?
Stéphane : - Oh vous savez, vous faites votre métier, mais vous pouvez passer trois jours dans ma comptabilité, si vous trouvez une erreur, elle sera même pas de 114 francs, alors pourquoi je m’inquiéterais, erreur ou pas erreur de 114 francs, de toute manière je suis loin d’être imposable.
L’inspecteur : - Je parlais des bruits étranges dans votre grenier.
Stéphane : - Vous croyez que j’ai les moyens de faire venir la compagnie de défantomisation ?

L’inspecteur a un sourire crispé.

Stéphane : - Vous vous y connaissez en fantômes ?... Vous croyez que c’est dangereux ?
L’inspecteur, qui se frotte les mains : - Vous ne chauffez jamais ?
Stéphane : - Y’a des gens qui dorment dehors à moins dix, mon grand-père a passé un hiver dans les tranchées, vous croyez qu’il jouait les chochottes ? Quand on a la chance d’avoir un toit, on doit déjà se considérer bien heureux, on baisse la tête, on ferme sa gueule et on attend le printemps, et ça n’empêche pas d’être heureux... C’est en soi qu’on trouve l’essentiel... Vous ne croyez pas ?
L’inspecteur : - Certes mais... Je vais terminer de consulter votre... Comptabilité.

L’inspecteur se rassied et feuillette.

L’inspecteur : - Haaa ! (il bondit hors du canapé)
Stéphane : - Vous avez eu une vision ?

L’inspecteur ne peut plus parler, montre la table.

Stéphane : - Qu’est-ce qui se passe ?... Vous avez eu une vision ?... Votre femme avec le facteur ?
L’inspecteur, continue à montrer la table et réussit à articuler : - Du sang !
Stéphane : - Votre femme perd son sang ?
L’inspecteur, respire profondément : - Du sang est tombé sur les feuilles.
Stéphane : - Le sang de votre femme est tombé sur les feuilles ?... Dans votre jardin ?
L’inspecteur, montrant le plafond : - Du plafond, sur vos feuilles.
Stéphane, s’avance vers la table, prend une feuille : - Vous êtes certain que ça n’y était pas avant ?
L’inspecteur : - Je l’ai vu tomber... C’est du sang frais.
Stéphane, bascule la feuille : - Ah oui ! Il bouge sur la feuille... Vous ne vous seriez pas coupé... Ça arrive souvent avec des feuilles...
L’inspecteur, qui se regarde quand même les mains : - Le sang est tombé du plafond.
Stéphane : - C’est pas possible !... Les fantômes ne perdent pas de sang.

L’inspecteur se rapproche de la table en regardant le plafond puis la feuille que Stéphane tient en main.

L’inspecteur : - C’est bien du sang.
Stéphane : - Oh putain ! Vous croyez que ça vient du plafond... Alors tout s’explique.
L’inspecteur : - Tout s’explique ?
Stéphane : - Oui, une fois j’avais laissé un bouquin ouvert sur la table et le lendemain il y avait une grosse tache rouge dessus. C’était un bouquin de la bibliothèque, les ombres errantes, de Pascal Guignard, je me suis demandé comment j’avais fait la veille pour ne pas la voir... Donc y’aurait aussi du sang qui tombe du plafond... Ce s’rait mieux si c’était de l’or.
L’inspecteur : - Je crois qu’il vous faudrait prévenir les services sanitaires.
Stéphane : - Vous croyez qu’à la mairie, ils ont un service de défantomisation ?...

L’inspecteur tremble.

Stéphane : - Le notaire me répondrait avec son petit air de vipère, « vous ne pouvez pas dire que je vous ai caché que votre maison est située près du cimetière »... Pour comprendre ma réflexion, il faut savoir que ce notable de campagne n’a pas jugé opportun de me signaler qu’un projet de ligne à Très Haute Tension était dans les cartons, une ligne à Très Haute Tension qui doit passer à même pas cinq cents mètres d’ici... Plutôt que de chercher des poux chez les honnêtes citoyens, vous feriez bien de vérifier les dépenses recettes des notaires... Parce qu’il m’a demandé du fric en liquide, ce blaireau. J’ai bien sûr refusé, je vous le dis tout de suite. Mais d’autres doivent se laisser dépouiller.

Silence. L’inspecteur est comme tétanisé. Il continue à regarder le plafond. Stéphane, derrière lui, sourit. Il tire sur une ficelle derrière le canapé. Et on entend le « clic » d’une trappe à souris. L’inspecteur sursaute, se retourne.

Stéphane : - Ah ! Ça doit être une bonne nouvelle.

Il contourne le canapé, se baisse et brandit une trappe avec une souris morte.

Stéphane : - Toujours une qui n’ira pas se réfugier dans votre poche.

L’inspecteur frappe machinalement ses mains contre ses poches, puis s’essuie le front.

L’inspecteur : - Bon... Je crois avoir suffisamment d’informations...
Il regarde discrètement dans sa sacoche, ne veut pas trop montrer qu’il vérifie s’il n’y a pas de souris, regarde vers la table, regarde Stéphane.

L’inspecteur : - Je vous souhaite une bonne journée, monsieur. Je vous souhaite bon courage.
Stéphane : - Je vous souhaite un bon retour... C’est bon, donc, ma... Ma comptabilité.
L’inspecteur : - Vous recevrez une notification écrite.

L’inspecteur, à reculons, va vers la porte de la cuisine, qu’il ouvre.

Stéphane : - Vous préférez sortir par la fenêtre de la cuisine ?
L’inspecteur : - Ce n’est pas la sortie ?
Stéphane : - Si vous préférez sortir par la fenêtre, ça ne pose pas de problème pour moi. Je le fais parfois aussi.

L’inspecteur essaye de se repérer et va vers la porte couloir / cave.

L’inspecteur : - Je vous souhaite une bonne journée.
Stéphane : - Je vais vous ouvrir la porte de la cave.

L’inspecteur sort, Stéphane le suit.

Du grenier :

Nathalie, doucement : - Tu vois qu’il était nickel mon plan !
Aurélie : - Attends qu’il ait démarré, on ne sait jamais.

Quelques instants. Stéphane rentre avec un radiateur, le branche.

Aurélie : - On doit voir sa voiture par les trous à pigeons.

Elles courent dans le grenier.

Nathalie : - Il est blanc comme un linge ton inspecteur... Il a du mal à respirer... Ah, il vient de mettre sa bagnole de bourge en marche... En plus il ose nous polluer, ce fonctionnaire.
Aurélie : - C’est bon, il est parti.
Nathalie : - Remets l’échelle Stéph...

Stéphane va dans la cuisine, on l’entend poser une échelle, la trappe du grenier s’ouvre...

Nathalie : - Cette fois je passe la première...

Bruit : un grand bond.

Aurélie : - Mais tu es folle de sauter comme ça.
Nathalie : - C’est pour sauter dans les bras de Stéph, ma grande soeur adorée... Tu as été génial mon Stéph adoré !...
Aurélie : - Tenez l’échelle... Nat, je te permets pas de frotter les seins contre la poitrine de Stéph...
Nathalie : - Regarde pas en bas, tu vas avoir le vertige !...
Aurélie : - Nat, tes seins !
Nathalie : - Mes seins... Après c’qu’on a fait là-haut... Je peux bien embrasser Stéph aussi sur la bouche (on entend un bruyant baiser sur la bouche).
Aurélie : - Mais défends-toi Stéph... Et tiens-moi l’échelle... Nat, ça t’avais pas le droit...

Un nouveau bruyant baiser.

Nathalie : - Bon, je te tiens l’échelle... A condition qu’on prenne une douche à trois.
Aurélie : - Jamais. Jamais !
Nathalie : - Viens Stéph, on va aller prendre une douche à deux... On va quand même retirer l’échelle, on ne sait jamais avec Aurel, la jalousie pourrait être plus forte que sa phobie !
Aurélie : - Nat, je te défends.
Nathalie : - Quoi, je suis couverte de toiles d’araignées, je peux bien prendre une douche.
Aurélie : - Stéph, tiens-moi l’échelle !
Nathalie : - Allez, décontracte-toi... Alors, tu en as envie aussi, d’une douche à trois ?
Aurélie : - Nat, arrête... Stéph, plutôt que de te laisser caresser, tiens-moi l’échelle... Il est temps... Nat arrête.
Nathalie : - J’aime bien te caresser les jambes, descends encore d’un barreau...
Aurélie : - Tu veux vraiment que je me casse la gueule.
Nathalie : - T’inquiète pas, on te récupérera dans nos bras, et on t’emmènera immédiatement sous la douche.
Aurélie : - Arrête Nat.
Nathalie : - Je n’y peux rien, comme tu es descendue d’un barreau, tu es juste à la hauteur... Encore un et...
Aurélie : - Mais Stéph, empêche-la.
Stéphane : - Vous avez fait quoi là-haut pour être dans cet état ?
Aurélie : - Ah non Nat !...
Nathalie : - Entre soeurs, une certaine tendresse est permise quand même...

Rideau



suite : Acte 3 deux soeurs théâtre réflexion sur amour


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