la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
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Acte 1 Deux soeurs théâtre près de Cahors






Le salon d’une maison de village, ancienne, en pierres, près de Cahors. Faiblement meublé : un canapé, une table basse, une télé, un téléphone. Correctement tenu.
Au premier plan, à gauche, porte donnant sur l’extérieur. Puis une fenêtre.
Au premier plan, à droite, porte ouvrant sur la cuisine (où est située l’ouverture conduisant au grenier).
Au fond, porte ouvrant sur un couloir, vers les chambres et la cave.

Stéphane, allongé dans le canapé. Il lit, s’interrompt régulièrement, se penche, griffonne quelques mots sur une feuille posée sur la table basse.

Scène 1

Entre Aurélie. Une enveloppe en main. Elle regarde Stéphane plongé dans son livre. Il redresse la tête en souriant. Elle lui tend l’enveloppe.

Aurélie, une moue d’inquiétude : - Trésor public.
Stéphane, prenant l’enveloppe : - Trésor public ! Ils ne vont quand même pas me faire payer la taxe d’habitation !
Aurélie : - Ou alors ils te remboursent la taxe foncière...
Stéphane : - Trop optimiste. J’ai juste téléphoné, j’ai prononcé mon nom tellement vite que même une dactylo stakhanoviste n’aurait pas pu le noter. Alors un fonctionnaire !
Aurélie : - Les conversations sont peut-être enregistrées, envoyées en Inde via internet, et là-bas des étudiants en langue française, pour quelques centimes de l’heure, les retranscrivent et les renvoient au service contrôle interne de la direction des impôts, où un logiciel réagit à quelques mots-clés, tout en fournissant des statistiques au chef de service, statistiques primordiales pour dresser le planning des congés payés, du jeu de fléchettes et du nettoyage de la machine à café.
Stéphane : - Tu nous refais une dérive Big Brother is watching you !... Et de toute manière il est impératif d’avoir dépassé 75 ans, c’est l’unique solution, affirmation du vénérable fonctionnaire.
Aurélie : - Les fonctionnaires affirment, confirment et parfois infirment. La loi peut avoir changé ! Ou notre vénérable administration vient de commettre la première erreur de sa longue et vertueuse existence !
Stéphane : - Ou une mauvaise nouvelle.
Aurélie : - Sois pas pessimiste. Tu n’as jamais payé la taxe d’habitation... Et même si quelqu’un m’avait dénoncée, deux travailleurs indépendants Rmistes n’ont pas à payer la taxe d’habitation.
Stéphane : - Qui aurait eu l’outrecuidance de te dénoncer ?
Aurélie : - Le notaire pardi ! Puisque tu ne lui as toujours pas donné l’argent au black qu’il t’a réclamé.
Stéphane : - L’escroc ! Tu crois qu’ils demandent si tu vis ici, pour communiquer l’info au Conseil Général, pour diviser par le coefficient delta notre adorable Rmi.
Aurélie : - C’est ton tour Big Brother is watching you ! Officiellement je vis donc chez ma mère, na ! Et ma chère madame ma mère, même devant vingt-cinq présidents de régions en short et cravate assortie, elle le jurerait sur la tête de... mon père ! Elle ne tient quand même pas à me revoir chez elle !
Stéphane : - Trop tard maintenant, impossible de faire l’amour ni de terminer ce chapitre si je n’ouvre pas cette satanée lettre (qu’il tient toujours en main gauche, dans la droite le livre).
Aurélie : - Très intéressante ta réaction... Pour une ancienne étudiante en psycho !... On a beau être honnête, une lettre avec l’emblème « trésor public », ça panique toujours...
Stéphane : - Quand on regarde le vingt heures, on le voit bien, on est que des magouilleurs amateurs...
Aurélie : - J’en suis certaine, jamais personne n’osera la chanter cette chanson. Ils ont tous trop peur d’un contrôle fiscal... Tu crois que c’est une blague de ma frangine cette lettre ?
Stéphane : - Tu la crois capable d’aller aussi loin dans le canular de mauvais goût ?
Aurélie, en souriant : - Monsieur Ternoise, vous êtes convoqué au centre des impôts de Cahors, troisième escalier, porte K !

Stéphane sourit, ouvre l’enveloppe. Sort la lettre. Commence à la lire. Laisse tomber le bouquin. Pas un mot. Il se fige. Blanc.

Aurélie, le fixe, puis : - Quoi ?

Stéphane sans réaction. Seuls les yeux scrutent chaque mot.

Aurélie : - Quoi ?

Aurélie va s’asseoir près de Stéphane. Il tourne la lettre.

Aurélie, lit, se fige, marmonne : - Oh rivière de mercure !
Stéphane : - Tu crois qu’on m’a dénoncé parce que dans les salons du livre je demande toujours à être payé en liquide ?
Aurélie : - Nathalie ne serait pas capable d’une telle blague. Avant oui. Non, c’est pas possible. J’aurais reconnu son style. Ou alors elle a replongé.
Stéphane : - Replongé ?
Aurélie : - Replongé dans un de ses trips loufoques... C’est peut-être difficile à croire pour toi mais elle s’est bien assagie avec l’âge Nat !... Je ne t’ai jamais raconté ! Comme quand elle suivait les vieux dans la rue en notant sur un carnet leurs faits et gestes et le lendemain elle allait frapper à leur porte pour leur demander d’expliquer tel ou tel détour. Le plus souvent les vieux lui répondaient, lui offraient même le café ! Ça leur faisait une distraction. Ou quand elle téléphonait aux Nathalie de l’annuaire, pour leur demander comment elles supportaient leur prénom.
Stéphane : - Tu l’appelles.
Aurélie : - Tu la crois debout à onze heures, toi ?
Stéphane : - Essaye quand même.
Aurélie : - Si elle m’envoie acheter du tournesol, je te la passe.

Aurélie se lève, va au téléphone, le décroche, pianote.
Près d’une minute. Puis :

Aurélie, à Stéphane : - Je suis certaine, elle a débranché.
Aurélie, au téléphone : - Nat ! C’est ton Aurel.

Aurélie : - Je me doute...

Aurélie : - Mais non, on n’a pas retrouvé ton ébauche... Je te l’ai déjà juré, je suis certaine de ne jamais l’avoir vue... On a bien reçu ta lettre... Sur le coup on a vraiment paniqué...
Stéphane, tout sourire : - Ah ! C’est elle !

Aurélie : - Allez Nat, tu peux te confesser maintenant.

Aurélie : - Bon, on y croit encore une minute et après tu nous expliques pourquoi tu nous as envoyé ça.

Aurélie, à Stéphane : - Elle joue serré, mais elle va avouer ! Elle fait comme si elle ne comprenait rien à ce que je raconte.
Aurélie, au téléphone : - Je disais à Stéph que tu fais comme si tu comprenais rien.

Aurélie, à Stéphane : - Elle jure sur la tête de Max Ernest !
Aurélie : - Mais non je n’ai pas fumé de graines de tournesol ! Stéphane vient de recevoir une lettre de contrôle fiscal...

Aurélie éloigne le téléphone de son oreille.

Aurélie, à Stéphane : - C’est son célèbre cri « Et tu me réveilles pour ça ! »

Aurélie : - Toi qui as fait des études de droit, tu devrais pouvoir nous aider...

Aurélie : - Bisous.

Aurélie : - Tu crois que j’ai la tête à te demander ce que tu as peint cette nuit ! Tu nous raconteras tout à l’heure.
Aurélie, en raccrochant : - Super Nat va passer avec tous ses souvenirs. Elle a vendu en mars un tableau à un mec du centre des impôts, elle va rechercher son nom... Si c’est lui, elle est même prête à lui en offrir un autre pour qu’il passe au dossier suivant... Je comprends pas comment tu m’as préférée !... Si j’étais un mec, je crois que je ne pourrais pas résister à Nat.
Stéphane : - Donc si tu deviens lesbienne... Ça m’a coupé l’envie de faire l’amour, cette sale histoire ! Tu te rends compte, c’est la première fois qu’à ton retour du facteur on ne fait pas l’amour !
Aurélie : - Ouf, tu as remarqué aussi ! Rien que pour ça, je le hais déjà ce Christian Dupneu... Tu devrais peut-être aller chercher après tes trois dernières déclarations...
Stéphane : - Comment tu veux que je les retrouve !... Elles doivent être dans les caisses des « brouillons à revoir ».
Aurélie : - Comme quoi, il ne faut jamais rien jeter !

Stéphane se lève.

Aurélie : - Tu y vas déjà... Alors c’est vrai ! On ne fait pas l’amour !
Stéphane : - Viens toujours chercher avec moi... Peut-être qu’au milieu des cartons...

Ils sortent. Aurélie l’embrasse sur la joue.

Aurélie : - Mon fraudeur adoré...


Scène 2

Un chien aboie. On frappe à la porte. Aurélie entre par le couloir, parlant à Stéphane qui la suit (les bras remplis de papiers, qu’il posera sur le canapé).

Aurélie : - ...une voiture, et Gary aboie, c’est forcément super Nat... Ecoute... Je reconnaîtrais sa manière de frapper entre mille.

Aurélie ouvre la porte.
Nathalie entre, se pend au cou de sa soeur.

Nathalie : - Salut les paniqués... Toi tu viens de copuler férocement !
Aurélie : - Je préfère l’expression « faire l’amour »... Mais ça ne se voit pas !
Nathalie : - Tes yeux Aurel !

Aurélie s’avance vers la glace et s’y regarde.

Aurélie : - C’est juste parce que tu sais que le facteur... Je te raconterai plus rien !

Nathalie se pend au cou de Stéphane.

Nathalie : - Tes yeux aussi Stéph !
Stéphane : - Puisque tu es voyante, tiens (il lui tend la lettre du centre des impôts).
Aurélie : - Alors, ton acheteur l’inspecteur ?
Nathalie : - Claude Duglaner.
Stéphane : - Christian Dupneu.
Nathalie : - C’est un bon début... Ils ont les mêmes initiales !
Aurélie : - Tu te souviens de tes cours de fiscalité ?
Nathalie : - N’oublie pas : j’ai encore trente-six ans et neuf mois de Rmi à toucher avant de vivre correctement de mes créations... Et comme tu le vois (pose mannequin) j’ai tout juste vingt-cinq ans !... (elle récite :) Sont le plus souvent contrôlées les professions où circule de l’argent en liquide...

Aurélie et Stéphane la fixent.

Aurélie : - Ce ne sont que quelques petites pièces !
Nathalie, continue : - Les contrôleurs effectuent systémati-quement des recoupements pour traquer les invraisem-blances... (souriante :) Tu n’aurais pas rempli une déclaration d’ISF ?
Stéphane : - ISF ?
Nathalie : - Impôts Sur la Fortune quoi !
Aurélie : - TSF
Stéphane : - TSF ?
Nathalie : - Ne viens pas nous embrouiller... ISF, TSF, SNCF... On s’égare.
Aurélie : - TSF ! Redevance télé.
Stéphane : - Trésor public, service de la redevance de l’audiovisuel, circonscription de Périgueux, rue des Francs Maçons.
Nathalie : - Tu te souviens même de la rue !
Stéphane : - Attends, j’ai vu cette paperasse y’a pas dix minutes... (il fouille ses papiers)
Stéphane, lit : - A l’issue d’un rapprochement entre les fichiers « redevance de l’audiovisuel » et « taxe d’habitation », effectué conformément aux dispositions de l’article L117 A du livre des procédures fiscales, il apparaît que vous n’êtes pas recensé comme détenteur d’un téléviseur à l’adresse où vous êtes assujetti à une taxe d’habitation. Si vous ne possédez pas de téléviseur, il vous suffit de le préciser sur le questionnaire en cochant la case adéquate.
Nathalie : - Et forcément tu n’as pas renvoyé le questionnaire !
Stéphane, lui montrant : - Ils n’avaient pas joint d’enveloppe affranchie pour la réponse !
Nathalie : - Et ce n’est qu’un article, leur L117 A. Je peux même sûrement vous apprendre que le Code Général des Impôts, comprend 1965 articles, plus des annexes, plus le Livre des Procédures Fiscales et les instructions administratives de Bercy. Et nul n’est censé ignorer la loi !
Aurélie : - Faudra monter la télé au grenier.
Nathalie : - De toute manière, je ne vois vraiment pas à quoi elle vous sert.
Stéphane : - Je l’ai gagnée à un concours de connaissances... Sur le foot... Tu sais qu’à 17 ans j’étais déjà un ancien espoir du ballon rond !
Aurélie : - Très intéressant pour l’ancienne étudiante en psycho ! Ainsi en conservant cette télé qui ne fonctionne peut-être même plus, c’est un peu de tes 17 ans que tu gardes devant toi !
Nathalie : - On l’essaye !
Aurélie : - Tu ne crois pas que nous avons des choses plus urgentes à faire ?
Nathalie : - Si vous n’aviez pas fini, allez-y, je patiente ici.
Aurélie : - Qu’est-ce tu racontes ?
Nathalie : - Si vous m’en voulez d’avoir interrompu votre copu... amour effréné !
Aurélie : - Trésor fiscal !
Nathalie, en s’asseyant : - Regarder la télé ! Tu crois que je tiendrais ?... Tu me la donnes ta télé, Stéph ? J’écrirai « Ici personne » sur l’écran, et je la mettrai en vente lors de l’expo de printemps... Tu crois pas que c’est ma meilleure idée de la journée ?
Aurélie : - Trésor fiscal ! (elle s’assied, Stéphane aussi)
Nathalie : - Bon ! Va falloir mettre un peu le bordel ici ! C’est trop propre votre nid de tourtereaux. Y’a même pas une toile d’araignée. Indispensable. Car si votre contrôleur est un fouineur, il trouvera forcément quelque chose dans tes déclarations. Comme on ne peut plus les changer, comme on ne peut plus changer de contrôleur... Il faut terroriser les terroristes (voix grave à la Charles Pasqua) ! Enfin, il faut décontenancer le contrôleur. Intimider l’inspecteur.
Aurélie : - Il faut frictionner le fonctionnaire.
Nathalie : - Confisquer les fiscaliseurs.
Aurélie : - Fermer le fisc.
Nathalie : - Délocaliser leur local.
Aurélie : - Enfouir les fouineurs.
Stéphane : - Vous croyez que c’est le bon moment pour rivaliser de lyrisme fiscal !
Nathalie : - Il doit venir quand votre fonctionnaire ?
Stéphane : - 15 jours.
Nathalie : - Trop tôt !
Stéphane : - 15 jours ou un mois, ça change quoi ? Et le plus vite sera le mieux finalement, le pire c’est l’incertitude ! Comment je vais dormir durant quinze jours ?
Nathalie : - T’inquiète ! Aie confiance en Aurel ! 15 nuits sans sommeil, je suis certaine que ça vous fera des tas de choses à me raconter !
Aurélie : - On n’est pas tes cobayes, Nat !
Nathalie : - Dans 15 jours si vous laissez la fenêtre ouverte la nuit, il fera encore une chaleur respectable dans le salon, tandis que dans un mois, ça risque d’être limite.
Aurélie : - Tu veux dire qu’il faut congeler le contrôleur pour qu’il aille voir ailleurs !
Nathalie : - Exactement. Même un contrôleur a un jour été un être humain, c’est dans les situations difficiles qu’un peu d’humanité peut ressortir. Il faut qu’il en arrive à penser : je perds mon temps, même s’il a fraudé ce type, il restera en dessous du seuil d’imposition... Tu n’as pas trop exagéré ?
Stéphane : - Comment pourrais-je le savoir ?
Nathalie : - Enfin, juste pour garder le Rmi et acheter du rosé ?... D’ailleurs je n’ai pas encore déjeuné... Vous n’auriez pas un p’tit rosé au frais ?

Aurélie se lève et va à la cuisine chercher une bouteille de rosé.

Nathalie : - Si vous me laissez carte blanche, je vous prépare une réception qu’aucun bureaucrate ne pourrait souhaiter à son ministre.
Stéphane : - Tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux l’amadouer, plutôt qu’essayer de le terroriser ?
Nathalie : - C’est l’erreur impardonnable avec les fonction-naires. Dans bureaucrate il y a bourreau. Essayer de l’amadouer c’est encore se croire dans un conte pour enfants où il suffit de sourire au lion pour ne pas être dévoré. Il a l’habitude de ressentir sa victime à sa merci, le bureaucrate, et plus le contribuable s’abaisse plus il appuie sur la tête. Ici, il va douter, puis il va trembler.
Stéphane : - Trembler... Faudrait quand même pas aller trop loin (Aurélie rentre... sert trois verres de rosé).
Nathalie, prend un verre : - A notre combat ! (ils trinquent)

Aurélie : - Comment tu vas le faire trembler ce type ?
Nathalie : - Les souris !... Qui dit campagne dit souris !... Il va falloir attraper quelques souris d’ici là...
Aurélie : - Ah non ! On ne lâche pas de souris ici. J’arriverai plus à dormir.
Nathalie : - Bon... En plus, les lâcher, elles sont tellement peu coopératives qu’elles risquent de même pas se montrer. Il suffit d’en enfermer une dans vos pièges, ceux aux pigeons... Deux trois trappes aussi pour qu’à son arrivée il ait un service d’accueil conforme à son rang... Tu ne vas pas te montrer Aurel, nous irons au grenier, et nous jouerons aux petites souris excitée par un gros fromage suisse...
Aurélie : - Ça t’amuse ce genre de mise en scène !
Nathalie : - On n’a pas tous les jours l’occasion de bousculer un bureaucrate !... Et si ça marche... Tu trouves pas que ce serait un bon sujet ?... Tu peux m’en resservir un deuxième... Je suis à jeun.
Aurélie : - Tu veux des biscottes ?
Nathalie : - Terminé ! Terminé quoi ? Les biscottes à jeun !... Mais une pomme je veux bien (Aurélie se lève et va dans la cuisine). D’ailleurs... Je crois que je suis bien partie pour décrocher le rôle de Phèdre... Bon Phèdre de Cahors, Agen, Montauban, c’est pas Avignon... Oui, votre histoire m’intéresse... Je suis certaine que je pourrai en faire une pièce de théâtre !
Stéphane : - Avec dans le rôle de Nathalie : super Nat !... Auteur, metteur en scène, actrice principale, digne héritière de Sarah Bernhardt, pourvue d’une plume à faire sortir de leur tombe Molière, Shakespeare et Sacha Guitry. (durant cette tirade, Stéphane regarde tendrement Nathalie, qui le lui rend bien, et il caresse sa jambe gauche sur une vingtaine de centimètres en remontant, en partant du genou – ils détournent les yeux) Et tu crois indispensable de retarder ce satané rendez-vous ?
Nathalie : - Indispensable !
Stéphane : - Et le motif sérieux ?

Aurélie revient et lui lance une pomme, reste debout, admirative de sa soeur.

Nathalie : - Tu as un rendez-vous avec une chanteuse. A Paris. Dans l’optique d’écrire son prochain album. Naturellement tu ne peux pas décaler ce rendez-vous, essentiel pour ta carrière d’auteur.
Stéphane : - La chanteuse s’appelle ?
Nathalie : - Top secret forcément ! La chanson est un milieu où tout doit rester confidentiel. Il faut bien faire sentir à ce bureaucrate qu’il n’est pas de ce milieu. Il a beau posséder le pouvoir de fouiner, il ne peut que rêver devant sa télé. Ces artistes devant lesquels il est en bave, toi tu les tutoies ! (Stéphane moue sceptique) Stéph, tu les tutoies ! Il doit le croire, donc tu dois le croire avant lui. Il a peut-être une fille ou un fils ce Ducon ! Et qu’est-ce qu’il ferait pas pour ne plus passer pour le vieux con de service devant ses gosses de friqué. Quel beau dimanche il va passer s’il peut proclamer avoir vu l’homme qui tutoie l’idole de sa fille.
Stéphane : - Sa fille est étudiante en droit et n’aime que l’opéra.
Nathalie : - Sois optimiste ! Le monde appartient aux héros assez courageux pour vivre debout, assez lucides pour regarder dans les yeux même les bourreaux, quand il n’est plus possible de changer de trottoir.


Rideau


suite :
Acte 2 deux soeurs théâtre pièce bien construite

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